Chambre de Camille

Lucy avait pris une décision. Elle voulait parler à Keira.... calmement si possible... Mais quelle ne fut pas sa stupeur que de découvrir une porte entre-ouverte , de la lumière et un homme dedans.

*encore un nouveau ???*

La porte étant ouverte, il aurait remarqué sa presence. Elle decida donc de prendre un meilleur départ qu'avec Keira, et d'aller souhaiter la bienvenue à ce jeune homme, qui de dos avait une carrure plutot alléchante.

Elle passa sa tête discretement:

"Toc toc..." dit elle "salut!!"

Perdu dans ses pensées mélancoliques, Camille réfréna un sursaut en entendant quelqu'un s'adresser à lui. Il se retourna, enfonçant rapidement ses mains dans ses poches, et dessina un timide sourire sur ses lèvres. C'était une petite brune qui n'avait rien d'un monstre, allait-elle gentiment le mettre dehors? Il s'était peut-être trompé de maison. C'était bizarre tout de même de ne pas être plus accueilli que ça.

*Boh, j'ai jamais eu droit aux bras ouverts.*

Il ouvrit la bouche, hésitant, et lui répondit doucement sur la pointe des lèvres:

"Salut..."

Il n'osa même pas lui demander qui elle était, anxieux de ce qu'elle aurait à lui dire.

Lorsqu'il se retourna, elle ressenti l'étrange sensation d'avoir une femme face à elle. Elle ne voulait pas le dévisager, de toute façon, elle le savait, c'était bel et bien un homme. Il avait des traits féminins, mais malgré tout, il se dégageait de lui quelque chose de masculin.

[j'ai choisi de le voir direct comme un homme parce que quand tu m'avais montré ta photo j'ai d'abord vu un homme avant de me demander si c'était une femme]

"Je vois que tu viens d'arriver! Je suis Lucy.... euh, ben... bienvenue!!!!"

Elle n'avait pas l'habitude d'accueillir des nouveaux, elle était peut etre maladroite mais elle faisait tout son possible pour paraitre... "normale". Et puis, quelque chose d'apaisant se dégageait de lui, ça lui donnait envie de le connaitre.

[No problemo, de toute façon il est grand alors... Ouai, c'est pas la taille qui compte XD]

Elle avait éviter des mots susceptibles de faire appel à un accord, à un genre, mais elle semblait spontanément naturelle. Elle ne l'avait pas dévisagé. Et il en était tout troublé, autant qu'aurait pu l'être quelqu'un de normal face à une personne le dévisageant. C'était tellement inhabituel...

Il sortit une main de son jean pour replacer une mèche de ses cheveux lâchés derrière son oreille, essayant de se donner une contenance. Son sourire devint plus franc, bien que sa bouche ne soit encore un peu timide.

"Merci... Lucy. Ca ne gène pas si je m'installe ici?"

Il se mordillait la lèvre inférieure inconsciemment, ses pupilles mystérieuses délicatement posées sur elle.

*Si elle pouvait ne pas me demander mon nom... Elle va me rire au nez*

(mdr, l'arrivée de celui-dont-on-ne-connait-pas-le-sexe.....)

*ouf, il a l'air de se détendre, et surtout, il a pas l'air de me prendre pour une garce qui juge les gens....*

Elle gardait un souvenir amer de sa rencontre avec Keira. ENfin, plutot de ce qui s'était ensuivi.
Ce jeune homme la fascinait déjà.... ce n'était pas comme avec Keira, qui la rendait mal à l'aise (mdr dsl ma franou... je pousse encore... la reconciliation ne sera pas pour tout de suite! lol). De cet homme, se dégageait une part de mystére. Elle sentait que ce n'était pas quelqu'un qui se confiait facilement, il parraissait fragile.
Comment pouvait elle arriver à ces conclusions rien qu'en ayant a peine échangé quelques propos ? elle ne le savait pas.... c'était une intuition, mais aprés tout, peut être qu'elle se trompait.

Tout en parraissant le plus naturel du monde, elle lui repondit:

"AH non, pas de problème, s'il n'ya aucun nom sur la porte, c'est que la chambre n'est pas occupée. Elle est à toi!!! au fait, je ne t'ai même pas demandé, pourrais-je avoir l'honneur de connaitre ton prénom ?" (niark niark niark, en meme temps, je pouvais pas faire autrement.... lol!

[ XD tu aimerais le voir savoir hein? *se sauve* ]
[Edit: OWI OWI XD ]

*Oh non, le roi des démons a entendu ma prière et l'a retourné contre moi!*

Son visage ne marqua pas son désespoire amusé. Il se contenta d'un haussement d'épaule en entendant "elle est à toi" et d'un regard circulaire sur les murs vides, cherchant un court répis avant l'inévitable. S'il avait été plus sûr de lui, si seulement il avait eu cette qualité, il aurait blagué avec un faux nom et une voix de gros dragueur. Mais là, il en était sûr, s'il applicait cette fantaisie ses mots allaient dérailler et il coulerait sous les poids de son ridicule.

Il s'humecta les lèvres, pour parer curieusement à sa bouche sèche:

"Camille... Ca veut dire que je peux faire ce que je veux avec les murs? Enfin, j'ai pas de tronçonneuse avec moi, mais de la peinture. C'est autorisé? En fait tu es une pensionnaire ou plus que ça?"

Il avait enchainé tout ça très vite et butté sur quelques syllabes. De nouveau très mal à l'aise, il appuya une main sur son front avant de la passer dans ses mèches chatoyantes.

*La honte 1, Camille 0*

Il respira un grand coup et décida de grandir un peu et d'affronter ses peurs. Il fixa ses yeux sur elle et lui déclara franchement:

"Je suis timide et maladroit, mais quand même une brave bête alors faut pas trop m'en vouloir..."

Lucy avait ouvert de grands yeux ronds... elle s'était arrêté lorsqu'elle avait entendu le nom "Camille" et n'avait presque pas écouté la fin de sa phrase...

"Camille? .... tu t'appelles Camille ????" dit elle, hébétée...

*Gagné...*

Le rose lui monta aux joues, tintant ses pomettes fraîches. Pourtant, des filles s'appelaient Charlie ou Lucette. Mais non, Camille, ça semblait impensable. Il baissa les yeux sur la moquette du sol et renfonça ses mains bien au fond de ses poches. S'arrêter à ce détail, fuir aux autres. C'est tout ce qui lui faisait peur. Il avait toujours été seul, et pourtant n'avait jamais apprécié la solitude. Le chapiteau des créatures, il voulait le chapiteau des créatures, être un parmi tant et partager simplement.

*Allez, commence pas à faire ton sauvage, c'est pas méchant.*

Il se donna un coup de fouet. Il ne s'était tout de même pas attendu à une facilité d'intégration? Il fallait mériter cette chance, il fallait de la volonté.

"Oui. C'est rare."

Il jeta un coup d'oeil furtif à la fenêtre, il avait envie de marcher. Plus tard, il ramena son attention à la jeune femme:

"Pour la peinture...?"

"Pas possible.... c'est le prénom de mon frère!!!!! je n'ai jamais rencontré d'autre Camille.... ça me fait tout drole!!!"

Un large sourire illuminait son visage. Sans raison elle avait envie de lui sauter au coup. La venue de ce jeune homme lui ramena tous les souvenirs qu'elle avait de son frère.... juste parce qu'il s'appelait Camille... elle n'en revenait pas!

Revenant à sa question:
"euh la peinture? ... j'imagine que tu fais ce que tu veux... enfin perso j'ai peinds ma chambre en rouge et Chatterley n'a jamais mis son nez chez nous... donc on est plutot libre....fais ce que tu veux... Camille...."

"Ah... Oui, d'habitude c'est plus le prénom d'une soeur."

Il eut un petit rire, évacuant toute la tension qu'il venait d'accumuler à cause de sa mauvaise interprétation des faits. Il recala sa mèche fugueuse derrière son oreille. C'était épuisant, tous ces changements dans la même minute, chaud-froid, chaud-froid... Mais qu'est-ce que c'était agréable, maintenant. Tiède...

"Chatterley, la directrice? Elle s'investit dis donc..."

Toute cette liberté, ça coupait le souffle, comme une énorme rafale de vent. Tant mieux, il allait pouvoir faire prendre l'air à ses pinceaux. Bientôt sa chambre sera son temple d'inspiration, décorée à son goût, il imaginait déjà les couleurs dansant sur les parois pures. S'entremêlant, s'entrechoquant, se fondant les unes et les autres en une fresque de son imagination.

*Hum, je m'égare, trop l'habitude d'être seul.*

"Euh, je vais pt'être aller faire un tour..."

Il ne savait pas s'il fallait lui proposer de l'accompagner, il était encore mal à l'aise et elle avait sûrement d'autres choses à faire. Alors, il resta planté là comme un merlant fris dans un bocal.

Qu'il était beau avec son air mystérieux, et rêveur... Ce mélange de masculin et féminin n'était pas du tout dérangeant à ses yeux, au contraire, pour elle, ils s'accouplaient en parfaite harmonie... et cela lui donnait un aspect fascinant.
LOrsqu'il lui dit qu'il voulait faire un tour, il lui parut naturel de lui proposer de lui faire visiter les environs.... mais n'essayait-il pas justement de lui faire comprendre qu'il voulait prendre congé d'elle et qu'il souhaitait être seul? Que faire pour ne pas paraitre imposante....

*bon tant pis je me lance*

"J'imagine que tu ne connais pas encore bien le coin, si tu veux je pourrais te guider un peu dans les environs histoire de te brieffer sur deux trois trucs et que tu sois plus familier avec le domaine..... enfin, si tu as envie! apres, si tu preferes visiter un peu au hasard et découvrir par toi même, je comprends tout à fait....."

*Jlui laisse le choix la ? oui ça devrait aller...*

(allez moi aussi jme met à mettre les dialogues en couleurs... )

[quelqu'une XD!!!!]

Ses yeux bleus la transperçaient... Elle le sentait concentré, comme si il pesait chacune de ses paroles, chacun de ses gestes, afin d'être sûr de faire bonne figure. Elle aurait aimé qu'il se détende et soi lui même.
Sa dernière parole ne lui parut pas vraiment naturelle.
Elle voulait l'aider a se sentir bien mais pour cela, elle avait l'intuition qu'il fallait le laisser aller à son rythme.

Apres tout, elle ne connaissait rien de lui, et il venait tout juste d'arriver. Il avait peut etre l'impression qu'elle lui "sautait" dessus alors que c'est peut etre un solitaire, et qui a accepté la visite histoire de paraitre poli.

Lucy decida de ne plus se triturer l'esprit et de continuer comme elle avait commencé. Tant pis, il s'habituera!

"des anecdotes sympas ? mmmm... pas vraiment... tu sais, Lou et moi, on est pas vraiment habitué a voir du monde. On est resté seules tres longtemps donc des anecdotes... il n'yen a pas enorme. Juste un conseil, méfie toi de la directrice, si tu as l'occasion de la voir. C'est une vraie plaie.... et sinon, juste un avertissement concernant ta voisine... Keira... je ne la connais pas tres bien; mais tout ce que je sais, c'est qu'elle crie très fort... j'en ai fait les frais...."

[mdr, j'aime bien pour une fois .... mais euh, t'as pas mis la suite, moi j'ai demandé si t'avais un pb mais apres regarde le paté que jme suis pris dans la gueule!! ]

[crepage de chignon powaaaaaa!!!!]

[*Part précipitemment chercher de la boue*]

Il l'écouta attentivement, essayant de deviner sans l'opération du saint esprit qui était Lou (une amie à elle?). Il sentait qu'il avait bien fait d'accepter la visite, bien que son dynamisme apparent lui tritouille l'angoisse [oh, gore xD], elle paraissait ouverte. Sauf quand elle parlait de la directrice... Qui était ce monstre? Etait-il tombé dans un de ces mondes imaginés par les écrivains où la civilisation parfaite est régie par une créature sanguinaire, et où le peuple accepte si facilement la mort qu'elle impose à certains pour la survie des autres?

Il jeta un oeil furtif à ses bagages. Ouf, ils étaient toujours là, intacts, il pourrait prendre ses jambes à son cou dès qu'il en aurait trop vu de cette fausse utopie.

Mais alors qu'il s'était détendu, quelque chose lui raidit le dos à nouveau. C'était éprouvant, la nouveauté...

"Pardon?"

Il fronça des sourcils susceptibles à la dernière réflexion de sa bienvenante.

"Tu dis que tu ne la connais pas très bien et tu sembles déjà la juger inapte à la vie sociale?"

Ses yeux bleus étaient à présent glacials, fixant Lucy comme s'il pouvait la transformer en bloc égaré de la banquise. Elle venait de perdre toute sympathie à ses yeux, il avait trop souffert des autres. Alors, même jusqu'ici, ses bourreaux le poursuivraient?

Ce changement brutal de climat lui fit froid dans le dos...
Mais elle se resaisit et dit:

"Ben non, pas du tout, mais on est parti sur un gros malentendu qui a devié sur une grosse enguelade... et du coup la vie sociale pour nous deux ..... ben difficile quoi! Je veux pas de cette image d'une fille qui juge les gens... je suis une incomprise...."

[persoooonne ne m'aiiiiiime! lol]

Elle ne voulait pas gacher ce premier contact avec Camille.... surtout à cause de cette évocation de Keira... raaa quelle gourde!!!

"Il va falloir que tu saches que je suis réputé pour avoir un sale caractère...disons, bien trempé! mais je ne suis pas une garce non .... c'est justement le manque de vie sociale qui m'a fait mal réagir vis a vis de Keira la première fois que je l'ai vu.... mais je suis pas une garce...."

Elle en était convaincu... elle detestait ce qu'elle était devenue depuis son accrochage avec Keira.... tout cela prenait des proportions de plus en plus grandes... ça ne lui ressemblait pas, ce rôle qu'elle avait endossé, l'image que ça lui donnait...et elle ne voulait pas, non, il ne fallait pas que ca gache tout ce qu'elle pouvait construire depuis qu'il y'avait enfin de la vie dans ce pensionnat...

Il ne voulait même pas l'écouter, c'était un homme blessé. S'en était trop dans la même demi-heure, il ne se sentait pas bien, inutile de se forcer. Et qu'elle ose se proclamer incomprise, connaissait-elle seulement un tiers de cette douleur? Elle qui était rester ici, à l'abris loin du monde brut, avec son amie et une mégère évitable, et ce splendide domaine. Connaissait-elle seulement les mots qui font mal et l'injustice? Connaissait-elle seulement l'horreur si forte que cela insoufflait au coeur, avait-elle déjà passé une lame sur ses veines ou tenu un poste de radio avec hésitation au-dessus de l'eau de son bain? Connaissait-elle l'upercut de la mort qui collait le nez de l'envie de vivre sur le tapis?

« Je n'ai pas dit que tu étais une garce, tu es simplement... Comme les autres. »

Sa voix frémissait, un souffle brûlant bloqué sous sa gorge rappelait toute sa douleur mentale. Il détourna le regard et murmura, les cordes vocales nouées, à son intention:

« Tu devrais partir, j'ai besoin d'être seul. Je trouverai mon chemin. »

Puis il lui tourna le dos, croisant ses bras sur sa poitrine, et se remit à la fenêtre comme lorsqu'elle était arrivée. A coup de coupe-coupe, il se ferait son chemin lui-même.

Lucy resta abasourdie... Ce que Camille venait de lui dire la figea sur place... Tout avait bien commencé, et maintenant, elle se retrouvait 6 pieds sous terre en un rien de temps. L'atmosphère était devenue glaciale en un claquement de doigt... Lucy n'arrivait plus a esquisser le moindre geste, seuls ses yeux devenaient humides...
Elle avait été blessée... elle ne comprenait pas...

*Qu'est ce que ca veut dire... je suis comme les autres ? est ce que j'ai fait quelque chose de mal?*

Elle mourrait d'envie d'insister, de demander des explications.

Mais comprenant qu'elle n'était pas la bienvenue, elle se fit violence pour ne pas répliquer, et rester patiente.
Elle tourna les talons et se dirigea vers sa chambre, toujours avec cette mine d'enterrement. *
Elle avait reçu un veritable coup de massu en pleine tête... Il n'avait pas été violent, avait parlé d'une voix qui se voulait calme, mais elle avait clairement senti toute la haine qui le rongeait...

Camille était allé faire un tour, histoire de prendre l'air et apaiser sa rancune sauvage, terriblement indomptable.

Il revient en sifflotant un air sombre, qu'il jouait habituellement au piano, et défit ses bagages tranquillement. Hormi quelques vêtements et des affaires de toilettes, qu'il rangea dans les placards et sa salle de bain consciencieusement, il ne possédait que ses outils d'artiste et son livre de chevet: Les Fleurs du Mal.
Il caressa la couverture de ses doigts rêveur, l'observa un instant comme on regarde un enfant qui dort, et le posa à côté de son lit. Puis il revint à ses outils qu'il tria en deux tiroirs, peinture et sculpture.

Debout au milieu de la pièce, bras croisé, il fixait son grand mur sans un mot. Des plans, des couleurs s'agitaient dans sa tête, s'organisant en fantômes de patures et de bois sur la pâleur de la paroi. C'était peut-être idiot, redessiner un paysage comme il en existait déjà dehors, sous ses yeux. Mais il n'aimait pas l'océan ni la ville.

*Je vais encore réfléchir, la nuit porte conseil...*

Et puis, de toute façon, l'heure était à la satiété de son estomac -> Direction le self.

*C'est par où d'ailleurs?*